« Avant d’arriver en France, nous étions un peu inquiets, surtout pour nos enfants ».
Hussein et sa famille ont été accueillis en France en juin 2019 dans le cadre du programme européen de réinstallation des réfugiés. Ils sont accompagnés dans leur parcours d’insertion par SOLIHA Loiret.
« Je m’appelle Hussein, j’ai 45 ans et je suis originaire de la région d’Alep. Avec ma femme Imane et nos 6 enfants, nous avons quitté la Syrie en 2013 pour nous réfugier en Turquie, d’abord à Gaziantep, près de la frontière syrienne, puis à Istanbul. Là, j’ai pu trouver un travail pour subvenir aux besoins de ma famille. En Syrie comme en Turquie, j’exerçais le métier de carreleur-céramiste.
Après six années et demi en Turquie, nous avons déposé une demande auprès de l’ONU pour obtenir le statut de réfugiés. Notre dossier a été retenu dans le cadre du programme européen de réinstallation. Nous avons été accueillis en France en juin 2019. Après une passage de 3 mois en centre de transit à Créteil, nous sommes arrivés à Orléans dans un logement privé loué par SOLIHA. C’est aussi cette association qui nous suit depuis notre arrivée à Orléans.
Avant d’arriver en France, nous étions un peu inquiets, surtout pour nos enfants. Nous ne parlions pas français et nous ne savions pas comment nous allions être accueillies et acceptés. Ce qui nous a mis toute suite mis à l’aise, c’est qu’à notre arrivée à Orléans un logement complétement équipé, confortable nous attendait dans un environnement agréable et suffisamment grand pour accueillir toute notre famille. Nous avons vu que nous étions attendus, accueillis. Deux personnes de SOLIHA avec un traducteur étaient là pour faciliter notre installation. Grâce à Manon et Séverine, nous avons pu régler tous nos papiers en trois mois : carte de résidence, permis de conduire, dossier pour la CAF, les autres organismes.
Très vite, SOLIHA a organisé les réseaux autour de nous. Le plus important pour nous était de construire le lien avec l’école pour permettre la scolarisation de nos enfants dans de bonnes conditions. Puis les liens avec les voisins ont vraiment facilité notre intégration, notamment en nous aidant au début pour accompagner les enfants à l’école, parce que nous n’avions aucun moyen de locomotion. Les liens avec des bénévoles aussi ont été très importants pour nous, notamment pour la traduction. A travers SOLIHA, nous sommes aussi en contact avec d’autres structures qui organisent des moments de convivialité pour découvrir la ville ou pour participer à des manifestations culturelles avec d’autres familles.
Aujourd’hui, les choses se gèrent très bien. Les enfants sont de plus en plus à l’aise avec la langue. Ils ont des amis et sont contents d’aller à l’école. Pour nous, les adultes, l’acquisition de la langue risque d’être un peu plus longue mais c’est indispensable si nous voulons travailler. Moi, je ne me projette pas encore mais ma femme rêve de monter un petit restaurant en associant cuisine du Moyen-Orient et française.
Au quotidien, nous avons mis en place une organisation : lorsque je reçois un courrier par exemple, j’essaie de le traduire via une application sur mon téléphone. Mais si je n’y arrive pas, soit je passe voir Manon ou Séverine dans les bureaux de SOLIHA, soit je les mets de côté et les traite avec elles lorsque je les vois. Lorsque j’ai un appel de l’école par exemple, je les appelle et elles assurent le lien entre nous.
Nous commençons à bien nous repérer dans Orléans, nous connaissons les principaux endroits. Je viens d’acheter une voiture et cela facilite aussi notre mobilité. La plupart de nos voisins sont devenus des amis et ils nous aident beaucoup. On peut compter sur l’association SOLIHA quand on en a besoin. Nous espérons vraiment faire notre vie ici, à Orléans.
Lorsque je me projette dans l’avenir, je suis sûr que nous serons bien. Nous sommes reconnaissants au gouvernement français de permettre à des familles comme la nôtre de refaire notre vie dans un pays sécurisé et démocratique. Nous allons maîtriser le français, nous enfants vont poursuivre leur scolarité, nous allons construire notre vie et nos projets professionnels à Orléans. C’est notre souhait le plus cher. »
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